Quel que soit le pays ou la culture considérée, il existe des différences dans la capacité qu’ont les hommes et les femmes à effectuer des choix, généralement au détriment des femmes. Ces différences liées au genre ont un impact sur le bien-être des femmes mais aussi sur toute une série de situations concernant leur famille et la société en général. Donner aux femmes les moyens d’agir sur la scène politique et dans la société peut se traduire par une modification des choix publics et amener les institutions à mieux représenter une plus grande diversité d’intervenants. A titre d’illustration, le suffrage des femmes aux États-Unis a conduit les responsables de l’action publique à porter leur attention sur la santé juvénile et la santé maternelle et a contribué à réduire de 8 à 15 % la mortalité infantile. En Inde, la participation des femmes aux décisions publiques locales s’est traduite par une augmentation de la fourniture de biens publics et un recul de la corruption. Dans de nombreux pays riches, l’augmentation du taux d’activité des femmes et leur présence en plus grand nombre à des postes de responsabilité politique ont contribué, conjointement, à refondre la manière dont la société conçoit l’allocation du temps entre le travail et la vie de famille en général et à l’adoption d’une législation du travail plus favorable à la famille.
Bref, pour éliminer les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder au pouvoir et à la prospérité, il faut une approche de partenariat à tous les niveaux. Il faut une collaboration étroite avec les gouvernements, les institutions, les collectivités et les familles. En outre, si les femmes sont présentes en nombre et à des postes importants de gouvernement pendant ces dernières années, c’est justement grâce aux multiples ONG que les femmes créent pour se trouver une place au soleil. La véritable équité de traitement en matière de représentation politique se trouve dans la proportionnalité et non dans la parité : s’il y a 35 % de femmes parmi les adhérents d’un parti politique, ce parti doit placer 35 % de femmes sur ses listes électorales. Cette vision politique ne supporte aucun choix basé sur un critère identitaire. Ce sont la compétence, l’implication et la volonté qui doivent être prises en compte.