L’histoire de Nadia (1): une fleur au grand cœur avec un corps meurtri !

« Ce qui s’est passé, doit rester entre nous. Ce sera notre secret : entre un père et sa fille. Tu es ma fille, en toi j’ai mis ma confiance, fais-moi également confiance car ce que fais, c’est pour ton bien ! Je dois te préparer à ta future vie de femme ! Une femme, c’est le ventre et le bas ventre. Ta maman le sait bien et je me devais également de te l’apprendre. Seulement, tu ne dois jamais le dire à personne, même à ta mère. Je sais que tu l’aimes beaucoup et si par malchance, si par malheur, tu en parlais à quiconque, saches que tu en assumeras les conséquences. J’arrêterai immédiatement de financer les études de Joel, Martine et Géraldine. Ta mère ne recevra plus d’allocation mensuelle, l’argent que je lui envoie pour payer le loyer, votre nutrition et son fonds de commerce sera suspendu. Et je vous enverrai vivre au village où tu sais, l’école est à 6 km et tu n’y trouveras plus tes amies que tu as ici ». Ces paroles, il les lui répétait après chaque séance d’ « éducation sexuelle ». Nadia en tant qu’ainée ne pouvait se confier auprès de ses cadets, trop jeune pour comprendre quelque chose qu’elle-même avait du mal à comprendre, quelque chose qu’elle avait du mal à intégrer malgré toute l’intelligence dont elle était nantie. Elle avait des cousines et des tantes, mais ces dernières ne rendaient presque jamais visite à sa maman, parce que très pauvre et résidant dans un quartier populaire. Sa mère était la seule chez qui elle pouvait se confier.

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Quand le monde devient immonde…

Comment concevoir qu’en plein 21ème siècle des femmes puissent encore mourir dans des hôpitaux publics en présence de médecins tout simplement parce qu’elles ne possèdent pas les fonds pour assurer leur soin ? Imaginez le désespoir de cette sœur qui voit sa sœur agoniser sous ses yeux? Imaginez la peur et la terreur qui l’habite lorsqu’elle découvre la vie qui s’échappe silencieusement de sa sœur venu donné la vie? C’est cette terreur qui l’a dynamité, l’a métamorphosé et l’hypnotisa au point qu’elle se mis à opérer sa tante à l’aide d’une lame ? Imaginez la douleur de Monique déjà inconsciente de se voir déchirer par une lame de la main tremblante de sa nièce ? Imaginez la douleur lancinante qui frappa cette nièce de voir sa tante et ces deux bébés innocents mourir sous ses yeux ? Est-ce un crime d’être pauvre ? Choisis-t-on de naître dans une famille pauvre ou dans une famille nantie ? L’humanisme a t’il décampé de nos sociétés pour céder la place au matérialisme ? L’intérêt devrait-il supplanter l’être ? Où sont passés les valeurs de solidarité et de partage reconnues aux cultures africaines ? La société camerounaise et le monde en général se pervertis ?

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