Saviez-vous que l’intelligence émotionnelle prédit mieux la réussite professionnelle que d’autres facteurs comme les compétences techniques, l’éducation ou l’origine sociale ? Différente des qualités intellectuelles et des compétences techniques, l’intelligence émotionnelle désigne la capacité à analyser et à gérer notre comportement et nos relations efficacement. Cette intelligence comprend des composantes fondamentales comme la conscience de soi, la maîtrise de soi, la conscience des autres et l’aptitude sociale.
1. La conscience de soi
C’est la capacité à reconnaître et comprendre ses états d’âme, ses émotions et ses pulsions ainsi que leurs effets sur les autres. A quoi reconnait-on la conscience de soi ? Elle se manifeste par la confiance en soi, l’évaluation réaliste de soi et l’aptitude à l’humour envers soi-même. En effet, les personnes douées d’une forte conscience d’elles-mêmes sont capables de parler précisément et ouvertement de leurs sentiments.
2. La maîtrise de soi
C’est la capacité à contrôler ou réorienter pulsions perturbantes, à suspendre son jugement et à réfléchir avant d’agir. Loyauté et intégrité, sang-froid face à l’incertitude et l’ouverture au changement caractérisent les individus possédant ce trait. En maîtrisant leurs émotions et leurs impulsions, ils créent un climat de confiance et de justice. L’intelligence émotionnelle va de pair avec la maîtrise de soi. Vous évitez d’agir sur un coup de tête. Des recherches menées à l’Université de Californie, à San Francisco, ont montré que les personnes qui ont du mal à dire non ont plus de risques d’être stressées, en proie au burn-out ou à la dépression.
3. La motivation
Si votre entreprise est en quête de leaders, comment identifier ceux qui sont mus par un désir profond d’accomplissement plutôt que par les signes extérieurs de réussite ? Le premier indice, c’est la passion pour le travail, pour des raisons autres que l’argent ou le statut. Cette propension à suivre des objectifs avec énergie et ténacité se manifeste par de l’optimisme, même face aux échecs, un profond engagement et un fort désir de réussite.
4. L’empathie
De toutes les composantes de l’intelligence émotionnelle, c’est la plus facile à reconnaître. Tous, nous avons déjà ressenti l’empathie d’un ami attentif ou d’un professeur, ou avons été frappés par son absence. C’est cette capacité à comprendre le tempérament d’autrui et à traiter les gens en fonction de leurs réactions. Attention, pour un leader, il ne s’agit pas d’adopter les sentiments d’autrui et d’essayer de faire plaisir à tout le monde. Ce serait un cauchemar qui rendrait toute action impossible. Il s’agit plutôt de considérer les sentiments de son équipe de manière réfléchie afin de prendre les bonnes décisions. Ce trait joue un rôle important pour former et retenir des talents.
5. L’aptitude sociale
C’est la quintessence de l’intelligence émotionnelle, la compétence qui met en jeu toutes les autres. Les gens capables de comprendre et de maîtriser leurs émotions, tout en étant sensibles aux sentiments d’autrui, gèrent très efficacement les relations. La capacité à conduire des changements, le don de persuasion et l’expertise à former et diriger des équipes en sont les manifestations.
L’intelligence émotionnelle ne se limite pas à savoir maîtriser sa colère ou à entretenir de bonnes relations, il s’agit plutôt de bien comprendre son propre tempérament émotionnel et celui des autres de manière à orienter les énergies vers la réalisation des objectifs communs.
Dans son article, « L’étoffe d’un leader », le psychologue Daniel Goleman arrive à la conclusion selon laquelle les leaders les plus efficaces possèdent tous un quotient émotionnel élevé. Plus le rang d’un dirigeant performant est élevé, plus son quotient émotionnel intervient dans son efficacité. Bien que les qualités intellectuelles et les compétences techniques soient nécessaires à tout leader, la recette n’est point complète sans l’intelligence émotionnelle. Un ingrédient indispensable pour être un leader performant et efficace.
Cependant, un «usage stratégique de l’intelligence émotionnelle dans les organisations» peut en faire une arme redoutable. D’une part, maîtriser ses émotions permet de masquer ses véritables intentions, et savoir reconnaître les émotions des autres peut aider à les manipuler dans un sens contraire à leurs intérêts. Adolf Hitler était très doué voire machiavélique dans cette pratique. En 2011, une étude menée par Stéphane Côté de l’université de Toronto et intitulée «Le Jekyll et Hyde de l’intelligence émotionnelle» montre par exemple que les employés les plus machiavéliques dans leurs relations de travail sont aussi ceux qui disposent d’un haut niveau d’intelligence émotionnelle. Il est évident que ces traits ne se retrouvent pas chez tous. Alors, est-il possible d’accroître son quotient émotionnel ou de développer son intelligence émotionnelle ?
Peut-on acquérir l’intelligence émotionnelle ?
“Bien sûr, l’intelligence émotionnelle est plus rare que l’intelligence classique mais, selon mon expérience, elle est en fait plus importante pour façonner un leader. On ne peut pas se contenter de l’ignorer.” – Jack Welch
Cette question rejoint l’éternel débat de savoir si l’on naît leader ou si on le devient. Nait-on avec un certain degré d’empathie, par exemple, ou l’acquiert-on au contact des expériences de la vie ? Les deux ! Les recherches scientifiques suggèrent fortement qu’il existe une prédisposition génétique à l’intelligence émotionnelle. Les recherches en psychologie et en développement indiquent que l’environnement a également son rôle à jouer. Une chose est sure : l’intelligence émotionnelle croit avec l’âge, c’est-à-dire avec la maturité. Ici, vous pouvez évaluer votre quotient d’intelligence émotionnelle.
Suis-je émotionnellement intelligent ?
Avant de répondre, je dois déjà avouer que j’ignorais que l’expression « intelligence émotionnelle » existait. Je connaissais l’empathie, la maîtrise de soi, la conscience de soi, la motivation et l’aptitude sociale comme étant des traits de la personnalité individuelle qui facilitent ou entravent la sociabilisation. Au regard des critères évoqués ci-dessus, je pense que mon quotient émotionnel pourrait s’évaluer autour de 60 %.
S’agissant de la première composante, la « conscience de soi », qui rejoint le fameux « Connais toi toi-même » prononcé il y a des siècles par l’oracle de Delphes. Il est assez difficile de l’affirmer puisque la connaissance est un processus perpétuel, un chemin qu’on parcourt durant toute notre vie jusqu’à la mort. Connaitre c’est chercher. Chercher c’est se mettre en route. J’ai cependant une compréhension profonde de mes sentiments, de mes forces et faiblesses. Mais je me fourvoie parfois sur l’analyse et la structuration de mes besoins, en mêlant parfois mes priorités. Ce qui ne peut que limiter mon efficacité.
La maîtrise de soi : j’y travaille. Assez affectif, je me laisse parfois emporter par mes émotions. Je me souviens d’un jour où un ami m’annonçait qu’il avait par inadvertance formaté mon disque dur d’un téraoctet qui contenait des données que j’avais pris des années à collecter et surtout à classer. Sous le coup de la colère, de méchantes paroles fusèrent et la réconciliation fut difficile par la suite. Sachez-le, c’est sous le coup de la colère ou dans les blagues que vos amis ou proches vous diront ce qu’ils pensent vraiment de vous… C’est l’un des rares moments où l’inconscient prend le contrôle du « moi » (conscience) et révèle le fond de la pensée…
L’empathie : Oui oui et oui ! J’aime me mettre à l’écoute et au service des autres… C’est justement ce fort degré d’empathie qui me conduit à dire difficilement « non ». J’acceptais toujours « toutes » les requêtes ou demandes de service. Mais je me suis rendu compte qu’on ne pouvait « bien » satisfaire tout le monde. Tu t’es déjà surement retrouvé dans une situation où tu as dit oui à plusieurs demandes au point d’en oublier certaines. Dire “non” est pour beaucoup de personnes un défi, un mot difficile à prononcer. Au contraire, quand ils disent “non”, les intelligents émotionnels évitent les phrases comme “Je crois que je ne peux pas…” ou “Je ne suis pas sûr que…” Dire “non” à une proposition de plus honore les engagements déjà pris et vous permet de vous y consacrer pleinement. J’apprends donc maintenant à pouvoir dire « NON ! » pour accroître mon efficacité et mieux gérer les priorités.
La motivation : Hyper même ! Mon carburant est cette conscience panafricaine et ma sensibilité vis-à-vis des maux qui mènent l’Afrique et le monde. Je pense que nous ne travaillons pas suffisamment bien sur les maillons essentiels pour notre émergence. Ma vision, être un moteur de changement en Afrique et dans le monde, m’anime chaque jour et chaque… nuit !
Enfin, s’agissant de l’aptitude sociale, j’ai d’assez bonnes compétences relationnelles qui facilitent mon insertion dans différents milieux socioculturels. Ce trait mérite cependant que je le développe davantage pour accroître mon réseau, mon influence et mon impact.
Voilà, j’ai ouvertement partagé avec toi ma compréhension et mon évaluation de l’intelligence émotionnelle. Et toi ? Es-tu émotionnellement intelligent ? Veux-tu te prêter au jeu en évaluant ton quotient émotionnel ? Si oui, n’hésite pas à le partager avec nous ! On apprend mieux ensemble ! A +
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