Féminisation de la pauvreté_Afropolitanis

Comment lutter contre la féminisation de la pauvreté ?

En dépit de l’importance de la terre pour la subsistance des femmes, dans de nombreuses parties du monde, les femmes ne possèdent pas de terres ou de propriétés. Lorsqu’elles en possèdent, ces propriétés sont généralement plus petites que celles des hommes. En fonction du pays en Amérique latine, les hommes agriculteurs représentent de 70 à 90 % des propriétaires officiels des terres agricoles. Au Kenya, les femmes propriétaires ne représentent que 5% des propriétaires fonciers enregistrés. De nombreux facteurs contribuent à ces inégalités, dont les pratiques discriminatoires en matière d’héritage, l’accès inégal aux marchés fonciers et les réformes agraires inéquitables. Ces facteurs entravent la capacité des femmes d’assurer leur productivité agricole et leur sécurité alimentaire et de protéger leur subsistance et celle de leur famille. De plus, les femmes ne jouissent toujours pas d’un accès égal au logement et aux technologies qui pourraient alléger leurs charges de travail. Ensemble, toutes ces inégalités minent la capacité des femmes d’assurer plusieurs aspects de leur bien-être, dont la santé, l’éducation, l’emploi et la sécurité physique.
Par suite de la discrimination sur les marchés du crédit et les obstacles auxquels peuvent se heurter les femmes qui cherchent à avoir accès à des intrants productifs, il est aussi plus difficile pour les entreprises qui ont une femme pour chef d’être aussi productives et rentables que celles qui sont dirigées par un homme. Assurer aux agricultrices le même accès qu’aux agriculteurs à des engrais et à d’autres facteurs de production agricoles permettrait d’accroître le rendement du maïs de 11 à 16 % au Malawi et de 17 % au Ghana. Renforcer les droits de propriété des femmes au Burkina Faso aurait pour effet d’accroître la production agricole totale des ménages d’environ 6 %, sans aucun apport de ressources supplémentaires. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), donner aux agricultrices et aux agriculteurs le même accès aux ressources productives pourrait entraîner un accroissement de la production agricole de l’ordre de 2,5 à 4 % dans les pays en développement. Alors qu’est ce que nous attendons pour passer à l’action ? Valorisons la femme par nos actions et pas seulement dans nos discours. Et toi, que fais-tu pour la promotion du genre ?

Afropolitanis_Christian ELongue

Regard croisé sur la place de la culture entre le Cameroun et le Sénégal

Nos dirigeants ne prennent pas la pleine mesure de la culture dans la promotion du tourisme ! Autre secteur à l’abandon sur lequel nous ne nous attarderons point ici ! Mais nos gouvernants devraient savoir que la plus terrible et redoutable des dominations n’est point militaire mais culturelle. Le psychanalyste Albert Camus dans ses études sur les effets de la colonisation dresse le portrait du colonisé et démontre avec acuité que la plus grande réussite du colonisateur était d’avoir pu coloniser et emprisonner non pas nos corps mais notre pensée. Cette prison mentale de l’esclave vis-à-vis de son bourreau est la plus dangereuse puisqu’il préfèrera toujours inconsciemment la captivité à la liberté ! Albert Camus tout comme Albert Memmi, analyse « l’aliénation » du colonisé, et plus particulièrement du Noir antillais. Pour le jeune psychiatre martiniquais, cette aliénation est inhérente au système colonial. « Le colonialisme exerce une violence psychique, son discours : le colonisé est “laid”, “bête”, “paresseux”, a une sexualité “maladive”, explique la politologue Françoise Vergès. Et pour Fanon, “le colonisé finit par intégrer ces discours de stigmatisation, le sentiment d’être inférieur, il finit par mépriser sa culture, sa langue, son peuple, il ne veut plus alors qu’imiter, ressembler au colonisateur”.

Pourquoi il faut intégrer les guérisseurs traditionnels dans le système de santé national

« en matière de science nous avons rien à envier au Nord », Or au Cameroun, la plupart des tradi-praticiens ont des entreprises ambulantes. Leur bureau est le plus souvent le marché ou les agences de voyage de train ou de transport inter-urbain. Leur capital ou « fonds de commerce » réside dans une mallette (pour les plus nantis) ou un simple plastique à l’intérieur duquel vous retrouverez des plantes, des poudres et des décoctions aux vertus thérapeutiques incalculables. Qui d’entre nous n’a pas encore été assailli lors d’un voyage Douala-Yaoundé par ces tradipraticiens qui usent de la puissance de leur verbe pour nous amener à acheter leur produit ? Et comme, les camerounais sont des « thomas », qui aiment voir avant d’accepter, ce n’est qu’après avoir gouté ou écouté les retours (témoignages) positifs des anciens clients (patients) qu’ils se décident à débourser la modique somme de 500 FCFA (ou +) pour acheter le produit. S’il n’est pas suffisamment éloquent, persuasif et comique, il peut même arriver qu’il ne vende rien et descende au terminus bredouille.

Taxi_Christian Elongue_Afropolitanis

8 différences entre les taxi-ville au Sénégal et au Cameroun

Les métropoles africaines se singularisent par une diversité et une hétérogénéité des modes de transport. Dans chaque pays, les façons et manières de se déplacer sont le reflet des dynamiques sociales. J’aimerais ici vous présenter des rapprochements entre les taxis de Dakar au Sénégal et ceux des capitales camerounaises.  Si vous alliez au Sénégal et empruntiez des taxis-ville, voici les éléments qui pourraient vous frapper :

1- Etat des véhicules : Les taxis de Dakar sont en meilleur état que ceux de Yaoundé !

J’ai même vu des Mercedes en très bon état qu’on utilisait pour le taxi ! A Dakar, 70 % du parc automobile est en bon état mais c’est près de 40% au Cameroun. La plupart des voitures qui servent de taxi sont celles en âge de prendre la retraite après de bon et loyaux services ! Mais est-ce que les gars comprennent ça alors ? La voiture chez nous a 4 cycles de vie : le premier c’est à Mbeng lorsqu’elle vient de sortir de l’usine. Le second c’est en « Occasion Belgique » c’est-à-dire lorsqu’elle est importée – elle sert ici de voiture de luxe à usage personnel. Il faut voir comment les gars se sentent avec… ! La 3ème vie est en mode « taxi » et quand elle est déjà très bien amortie, on s’en sert pour faire le « clando » ou pour escorter les gens au champ. En gros, une voiture importée sert au moins 20 ans avant de décéder et ce sont les accidents de circulation (très fréquent) qui les sauvent même parfois…

2- Où et comment négocier le prix ?

La règle de base c’est de ne jamais stopper le taxi devant un lieu de « luxe » comme les hôtels, supermarché, à l’entrée d’un ministère, d’un restaurant chic… Il faut toujours s’en éloigner légèrement.

Il faut être patient dans la négociation, ne jamais prendre le premier taxi venu ! C’est après avoir subi le refus de trois taxis que vous pouvez décider de hausser légèrement votre offre. Si tu viens par l’aéroport, ne jamais lui montrer que tu ne maîtrises pas le système sinon ils vont te « vacciner ». Pour plus de sûreté, il est possible de contacter des chauffeurs personnels comme c’est le cas au Cameroun.

Si tu es accompagné d’un toubab ou si tu ne parles pas wolof et demande le coût du trajet en français, alors il faut le diviser en 2 voire trois. 

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Amex Bootcamp Dakar 2016, ou la volonté de transformer nos sociétés

Je viens de participer au “American Express Emerging Innovators Bootcamp”, organisé en partenariat avec l’organisation américaine Ashoka afin de détecter, rassembler et inspirer des entrepreneurs sociaux contribuant au développement de leur communauté, tant dans les domaine de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire ou du numérique. De ces ateliers qui se sont déroulés à Dakar, j’en sors épuisé mais heureux.  J’aimerais décrire, échanger et partager mon ressenti suite à ce programme. J’aimerais immortaliser par les mots les moments partagés durant cet événement. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne trouve point les mots. Je me remue les méninges, en quête de termes descriptifs, explicatifs ou qualificatifs à même de transmettre les émotions qui me traversent en ce moment, et malheureusement, je n’en trouve point !

Comment décrire ces sourires complices et de malice que nous échangions déjà entre nous rien que deux jours après nos rencontres ? Comment décrire les effets subséquents de ces conversations sur nos actions ? Comment transcrire l’impact de ces échanges sur nos visions ? Comment mesurer le poids de ces témoignages sur notre motivation ? Comment décrire le rôle de ces formations dans le renforcement de nos capacités ? Bref, je ne trouve point les mots pour étiqueter ces sentiments qui pétillent abondamment en moi !

Quoi de plus merveilleux que de rencontrer des jeunes qui partagent la même vision de l’Afrique que nous ! Quoi de plus beau que de se retrouver dans le récit de l’autre ! Quoi de plus réjouissant que de pouvoir partager son expérience et d’apprendre de l’autre ! Quoi de plus captivant que d’apprendre de ces entrepreneur(e)s et leaders, de découvrir leur personnalité et un pan de leur intimité !

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Serious Game en Afrique_Afropolitanis

De la nécessité de développer des serious games en Afrique (I)

Serious Games ! Voici un mot désormais à la mode et présent dans la bouche de tous les praticiens du monde de l’éducation et de la formation ! Moi-même, je m’en servais souvent sans trop saisir les frontières sémantiques de la notion. Ce sera grâce à un MOOC que j’ai enfin pu en saisir les contours et les pourtours. Un serious Game est tout simplement un jeu dont la finalité est autre que le divertissement. C’est le fait d’ajouter une fonction utilitaire à un jeu, de joindre le pédagogique au ludique. En effet le jeu est un merveilleux moyen pour attirer et maintenir l’attention, susciter l’engagement et la motivation de l’apprenant.

Cependant, la pratique n’a rien de nouveau en soi, car quel que soit son support, l’usage du jeu dans l’enseignement remonte au début de l’histoire de l’humanité, si ce n’est avant. Certains jeux encore populaires aujourd’hui ont également des racines très anciennes, comme l’Awalé, dont l’origine remonte au VI siècle de notre histoire. Le jeu, possède une particularité par rapport aux autres œuvres : il est interactif ! Si un film « existe » même lorsque personne ne le regarde, les jeux n’existent quant à eux que quand des humains les utilisent. Mon intérêt pour les Serious games est lié à mon caractère car j’aime autant lire que faire des délires. Je perçois les jeux sérieux comme une ressource innovante dotée d’un fort potentiel, en phase avec les problématiques actuelles et notamment prendre en compte un nouveau rapport au savoir induit par le numérique, intéresser et motiver les élèves, individualiser les apprentissages.

(Mon) dictionnaire de l’arabe dialectal égyptien : tome 1.

La langue est surement la clé qui ouvre les portes d’une culture. Composante fondamentale de toute civilisation, la langue est le socle des valeurs, le réservoir des connaissances et de la vision de tout peuple. L’existence d’un peuple est même souvent rattachée à la présence d’une langue parlée ou employée par une communauté d’usager. Il existe même de très petite communauté dont la légitimité n’a été reconnu que grâce à l’existence et l’usage d’un code linguistique qui leur est propre. L’intégration à la mondialisation nous oblige, insinueusement à être bilingue non seulement pour avoir de meilleures perspectives d’emploi mais le fait de parler deux ou plusieurs langues est une stimulation au niveau cognitif et même une certaine protection contre la survenue de la démence.

Mais bon, laissons ça de coté. J’ai commencé par une digression avant d’attaquer le fond même de mon article : l’importance capitale que revêt la langue pour accéder à une culture étrangère. Depuis près de deux ans que je vis en Egypte, l’usage courant de la langue arabe a toujours été mon plus grand défi. Vivre en Egypte sans parler l’arabe c’est comme vivre sur la lune. Non ! J’exagère un peu : c’est comme vivre au royaume des sourds-muets ! Quand tu ne maitrises pas l’arabe, toute communication voire l’intégration devient très difficile. Et il faut effectuer de véritable gymnastique pour se faire comprendre par l’égyptien lambda. Des cours d’arabe que j’ai reçu à mon arrivée à l’université Senghor, je n’ai retenus qu’une poignée dont je vous donnerai la signification et mes différents usages.